Vêtement défensif constitué d'une veste complétée de plaques de métal, d'un gilet de dessous, de larges épaulières détachables et de brassards de fer prolongés par des mitaines. L'ensemble est fortement matelassé, d'un rembourrage de laine, recouvert de velours noir, capitonné, piqué et contre-piqué ; un fin réseau de petits clous dessine des tracés géométriques, cernant une rosette, dans le but de reproduire l'aspect des anciennes armures faites d'écailles. Le casque en métal associe à une calotte de plates des mailles annulaires pour la protection latérale, un important nasal barre le visage et un porte-aigrette se détache du timbre.
Appelées chez les Rajputs « Chihal'ta hazar masha » (cotte d'un millier de clous), ces protections élaborées dans l'Inde du Nord-Ouest, jusqu'au XIXe siècle, s'inspirent des lointaines armures de textile utilisées par les « peuples de la steppe » de Mongolie et d'Asie centrale.
Des pièces analogues sont conservées dans plusieurs collections européennes [Wallace collection, Londres, inv. 1789-1794 - Royal Armouries, Leeds, inv. XXVI 8 A] ; leur étrange construction combinée à un certain archaïsme interpelle les spécialistes qui y voient des réminiscences des « armures textiles » du Moyen Âge occidental.