Arquebuse à rouet, France de l'Est, vers 1620 Vue générale

Visuellement, cette arme traduit une impression certaine de puissance mais aussi d'archaïsme, conséquence vraisemblable du traitement original de certains de ses éléments décoratifs.
Le canon à âme lisse, taillé à pans, est pourvu au tonnerre d'une visée ouverte en deux volutes. La plaque de platine est modelée aux dimensions même du rouet retenu latéralement d'une bride ciselée aux contours d'une tête canine d'un grand réalisme. D'autres motifs animaliers apparaissent aux mâchoires du chien et à l'extrémité de la détente. Le couvre-bassinet est actionné par un bouton de rappel.
La monture en bois sombre, courte et légèrement infléchie vers l'arrière, à l'inverse de la construction traditionnelle, est faite de deux parties rendues solidaires au montage de l'arme. Des gorges, filets, des ornementations de fleurons gravées agrémentent la crosse. La contre-platine et la plaque de couche sont unies. En raison de son poids important, de la robustesse de son mécanisme, cette pièce dépourvue de marque, restée anonyme, semble avoir été conçue davantage pour un usage militaire que cynégétique.