Arquebuse à rouet, France, vers 1610 Vue générale

Le canon d'une longueur exceptionnelle (1,289 m.), propre à accroître selon les données du temps sa précision et sa portée, est à âme lisse ; d'un travail particulièrement soigné, taillé à cinq pans au niveau de la culasse et de section circulaire sur le restant de sa longueur, il se partage en cinq zones définies par des filets parallèles. Plusieurs poinçons sont insculpés : à proximité du conduit de lumière, un « C » effacé ; sur le plat central, une marque en forme de fleur ; sur les plats latéraux, les lettres initiales « C » et « B », chacune inscrite dans un ovale perlé.
À la bouche et au tonnerre s'enlèvent, ciselés en haut relief et anciennement dorés, deux masques à caractère architectonique ; ses décors originaux doivent être rapprochés d'un modèle en bois, réalisé à une échelle réduite (0,64 m.) qui répète une ornementation identique. Ce projet, vraisemblablement destiné à être présenté au client potentiel et de la plus extrême rareté, n'a pas la même provenance que l'arquebuse et appartenait à la collection Pauilhac (M PO 969).
La platine fortement chanfreinée dessine à son arrière un motif suggérant l'aspect d'une tête de reptile sur laquelle est gravé le monogramme « Lc ». La bride du rouet conserve des traces du bleui ancien et le chien dont la mâchoire supérieure est libre pourrait correspondre à une adjonction postérieure. La monture d'une grande élégance et finesse s'infléchit pour tracer une courte crosse. Son fût rythmé de moulures s'achève sur un embout de corne gravée.