Cette œuvre fait partie d'une collection de 30 xylogravures, de l'artiste multimédia Otávio Roth (1952-1993), qui expriment graphiquement le contenu de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (1948). La série a pris deux ans à être achevée, chaque pièce étant imprimée sur du papier fait à la main par l'artiste lui-même. Animé par le désir de démocratiser l'accès à la Charte, Otávio Roth a synthétisé son message dans des œuvres graphiques qui facilitent la compréhension et la mémorisation de son contenu.
Roth a été le premier artiste vivant invité à exposer aux Nations Unies. Ses gravures sont exposées en permanence au siège des Nations Unies à New York, à Genève et à Vienne depuis 1981. En plus de la série en anglais, l'artiste a réalisé d'autres séries en japonais, français, espagnol, portugais, norvégien et danois, avec des techniques aussi diverses que le crayon, l'aquarelle et la peinture sur pâte à papier.
Article 14 (en français)
1. Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays. 2. Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un crime de droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies.
Sur l'article 14
En 1950, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCNUR) a été créé. L'agence aurait trois ans pour aider les millions d'Européens qui avaient fui ou perdu leur maison pendant la Seconde Guerre mondiale, puis elle serait démantelée. Des décennies plus tard, l'agence est toujours en opération, alors que le nombre de personnes déplacées dans le monde dépasse les 68 millions. Sur ce total, 25 millions sont des réfugiés qui ont franchi une frontière internationale, tandis que 40 millions sont déplacés à l'intérieur de leur propre pays. Les autres sont des demandeurs d'asile, c'est-à-dire des personnes qui peuvent ou non être considérées comme des réfugiés. L'article 14 de la DUDH garantit le droit de demander et de bénéficier de l'asile en cas de persécution. Ce droit, outre le droit de quitter un pays (article 13) et le droit à la nationalité (article 15), peut être directement rattaché aux événements de l'Holocauste. Les auteurs qui ont rédigé la DUDH venaient de pays qui étaient conscients qu'ils avaient rejeté de grands nombres de réfugiés juifs, les condamnant peut-être à mort. En outre, de nombreux Juifs, Roms (Tsiganes) et autres personnes persécutées par les nazis n'ont pas pu fuir l'Allemagne pour se sauver la vie. Sous la protection de l'article 14, plus amplement articulé dans la Convention de 1951 Relative au Statut des Réfugiés, des millions de personnes ont bénéficié d'une protection en tant que réfugiés pendant des décennies, étant capables de reconstruire leur vie et souvent de rentrer chez elles après que le danger était passé.