Le repas terminé, l’Ambassadeur et sa suite, vêtus des manteaux doublés de fourrure qui leur ont été offerts, traversent la Porte de la Félicité qui marque le domaine réservé du souverain ; ils passent ainsi à la chambre d’audience. Les huissiers les y introduisent en tenant chacun d’eux par les bras, une tradition autant pour faire leur honneur que pour les surveiller. Le Sultan Mahmud Ier, complètement immobile, est assis sur son trône. Selon le protocole, l’Ambassadeur qui fait le discours d’usage n’a le droit de parler qu’au Grand Vizir et donne ses lettres de créances au Vizir qui les transmet au Grand Vizir, qui les pose sur le coussin qui se trouve auprès du Sultan. Le Sultan, qui jusque-là ne s’était laissé voir que de profil, se tourne un instant vers l’Ambassadeur et daigne dire : « C’est très bien ». L’Ambassadeur fait une dernière révérence et se retire.