L'intégration de l'éventail, accessoire très prisé des citadins pour leurs déplacements nocturnes à l'équipement militaire est une donnée spécifique au Japon où son rôle peut être assimilé à celui du « bâton de commandement » occidental. L'éventail de guerre symbolise donc l'autorité de son propriétaire, mais peut également se transformer en une arme dangereuse lorsqu'il est entièrement confectionné en métal.
Adopté dès le XIIe siècle à l'époque Kamakura par les gens de guerre, l'éventail de guerre peut être décliné en deux versions. Le premier type, appelé « uchiwa », demeure en position ouverte ne pouvant se refermer du fait même de sa fabrication en métal. L'uchiwa reste l'apanage des officiers de rangs élevé et moyen. Le modèle présenté dans les collections du musée de l'Armée appartient au second type dit « tetsu-sen » et était porté par les officiers de rang subalterne.
L'armature métallique de l'éventail rassemble deux branches volontairement alourdies afin de transformer au besoin la pièce en arme offensive. Un dragon d'inspiration chinoise est gravé sur chacune des branches, souligné de damasquine d'or et d'argent. Les 13 brins sont en bois, tandis que les lames sont confectionnées en papier doré.
Chaque éventail propose une décoration qui lui est propre. Nous sommes ici face à une représentation traditionnelle d'un soleil levant dessiné sous la forme d'un disque rouge s'enlevant sur un champ doré. Un emblème toujours en usage de nos jours et que l'on retrouve par exemple sur le drapeau japonais.