mon attention, furent de petites oasis de respect mutuel
entre père et fille" (4) Au collège, Carla lit des
autobiographies de saintes.Quoique née dans une famille non
religieuse et quoique liée ensuite à des milieux résolument
laiques, ces lectures n'en constitueront pas moins des
points de référence irremplacables. "Plus d'une fois je suis
revenue sur " Histoire d'une âme "de Therese Martin ainsi
que sur le "Chateau de l'Ame" de Thérèse d'Avila. Toutes
deux écrivent à la première personne et expriment des
phénomènes et états intérieurs tout à fait naturels pour moi
et que je ne retrouvais pas ailleurs...je les ai découverts
dans le langage religieux des deux Therese parce qu'elles
étaient engagées dans une aventure invisible et
abstraite comme l'amour, concrete comme la souffrance. Je ne
voyais pas comment l'on pouvait s'en passer. Je n'ai pas
formule d'objection à leur endroit et j'ai toujours juge
secondaire l'aspect édifiant de leurs ceuvres elles
m'éclairent sur l'identité, me précèdent sur ce chemin et.
bien qu'elles semblent renoncer à tout, il est clair pour
moi qu'elles n'ont pas renoncé à l'essentiel.(5)
1943-57
A l'automne 1943 Carla quitte le collège selon les désirs
de son père et va vivre à Radda, près de Florence, ou Tes
siens se sont installés afin d'échapper aux bombardements Le
père a pris la décision de retirer sa fille du couvent de
Badia de crainte que le détachement croissant de Carla
envers sa famille ne devienne une séparation définitive.
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