Rattachés autrefois à un ensemble attribué, à tort, à Henri II, ces brassards tardifs, qui complétaient vraisemblablement une armure de carrousel, sont ornés sur la totalité de leur surface de scènes de bataille à l'antique repoussées en assez fort relief.
Contrairement à l'armet et au colletin avec lesquelles ces pièces avaient été associées (inv. 988 I et 3419 I_1), les notations évoquant un paysage y sont très réduites : quelques touffes de végétation occupent parfois les interstices entre les pattes des chevaux, tandis que des édifices fortifiés s'entrevoient sur la dernière lame du brassard, à la jonction des épaulières aujourd'hui perdues.
L'exécution de ces ornements, quoique d'un dessin assez maladroit, ne manque pas de vigueur. Le canon des guerriers, élancés et aux larges épaules mais montant des chevaux trop petits, la diversité des attitudes masquant l'unique point de vue sur ces combattants, tous traités de profil, la variété des cimiers ou des panaches surmontant les casques et le relief « en bosse » accentuant les jeux d'ombre et de lumière devaient offrir un ensemble plaisant, surtout quand il était recouvert de la dorure « en plein » dont de larges pans ont survécu dans les creux des canons d'avant-bras. En revanche, cet art des très faibles reliefs et des ciselures traitées à la manière des orfèvres, qui caractérisaient l'excellence des armuriers français une génération plus tôt, semble bel et bien avoir été oublié.
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