Construire un pont demande une assise solide. La méthode la plus courante consiste à assécher temporairement un emplacement que l’on isole par des coffrages (batardeaux) fixés à des pieux. Si le sol découvert est suffisamment ferme, on peut y couler des fondations en béton ; sinon, on réunit la tête des pieux pour constituer un plancher sur pilotis qui fait office de fondation. Ce modèle réduit de Charles Nepveu, probablement présenté à l’Exposition universelle de 1855, illustre une étude sur la fondation des ponts publiée la même année par l’ingénieur. Parmi nombre de travaux remarquables, on doit à l’entreprise de construction mécanique Nepveu le pont de Bordeaux, dont les piles furent enfoncées à l’air comprimé, ou l’installation de la salle des machines de l’Exposition de 1855. Nepveu participa également au percement du canal de Suez comme ingénieur conseil. Sa mort, à l’âge de 40 ans, met un terme à une carrière éclipsée, sans doute, par la réussite d’un certain Gustave Eiffel, qui a débuté en 1856 comme secrétaire personnel de Nepveu.