Bâton de maréchal de France du marquis de Contades Vue générale

Conformément au modèle proposé par le maréchal de Belle-Isle et approuvé par le roi en 1758, ce bâton est un cylindre de bois plein recouvert de velours de soie bleue semé de 36 fleurs de lys dorées au fil d'or et se tournant le dos par rapport au milieu du bâton. Aux deux extrémités se trouvent des calottes en or dont le fond évidé laisse apparaître un cercle de velours bleu orné d'une fleur de lys brodée en or. Sur l'une des calottes est gravé l'inscription habituelle : 'Terror belli Deus pacis'. Sur l'autre est insrit la dédicace : 'Louis Georges Erasme Marquis de Contades, le 24 aous (sic) 1758, le 43 me du règne de Louis XV'. Cette inscription couvre deux lignes, et sur chaque ligne est également gravée une petite fleur de lys.
L'étui cylindrique est en carton et formé de deux parties, l'une formant le couvercle et représentant environ les 2/5 de la longueur (0.213 m). L'ensemble est gainé de cuir brun-rouge semé de fleurs de lys dorées au fer et portant l'inscription 'bâton de Maréchal de France'. L'intérieur est gainé de soie cramoisie, la partie formant le couvercle étant doublée d'une mince peau teint en vert clair.
Ce bâton de maréchal a appartenu à Louis Georges Erasme, marquis de Contades, qui le reçut du roi pour s'être illustré lors de la guerre de Succession d'Autriche et la guerre de Sept Ans. Cet insigne de la plus haute distinction militaire a été transmis précieusement de génération en génération. C'est le soin de tous les héritiers porté à leur héritage familial qui permet de conserver aujourd'hui un grand nombre de pièces de notre histoire nationale.
Cet objet extraordinaire rejoignit les collections du musée de l'Armée en 1977 par le biais d'une dation en paiement des droits de succession. Cette procédure spéciale permet à un particulier de payer tout ou partie des droits dus dans le cadre d'une succession en cédant à l'État des pièces de sa collection qui intéressent le patrimoine national. Mise en oeuvre en 1968, à l'instigation du ministre de la Culture André Malraux, la dation était un processus très récent, au moment de l'entrée du bâton du maréchal de Contades dans les collections nationales. Désormais, après cinquante ans d'expérience, la dation en paiement compte comme une source d'enrichissement très précieuse et significative pour les musées français.