Casque de pilote

Albert Goodwill Spalding (1850-1915) est l'un des pionniers du baseball moderne aux États-Unis en participant à la création de la National League en 1876. Avec son frère, il fonde la société A.G. Spalding & Bros et ouvre son premier magasin d'équipements sportifs au 520 Fifth Avenue à New York. Outre la célèbre balle de baseball, il crée les premières balles de tennis, de football américain et de golf aux États-Unis et le premier ballon de basketball au monde. Durant la Première Guerre mondiale, le casque protecteur Roold est typique du modèle de protection porté par les aviateurs mais ils lui préfèrent souvent un serre-tête du modèle civil plus chaud et plus confortable. C'est le cas de ce casque de football américain fabriqué par A.G. Spalding & Bros utilisé par l'aviateur René Turin. Ce dernier l'a personnalisé en fixant sur le devant une hélice bipale ailée en aluminium, insigne de l'aéronautique militaire, et a rajouté une doublure en fourrure pour plus de confort.
Natif de Brest, René Turin, lieutenant au 14e régiment de chasseurs à cheval, effectue juste avant la mobilisation un stage d'observateur en 1914. Après avoir combattu à la tête de son peloton depuis le début de la guerre, il est rapidement détaché à l'aviation comme observateur à l'Armée d'Alsace, à la IXe et la Xe Armée. En janvier 1915, pour devenir pilote, le capitaine Turin passe à l'école d'aviation de Pau. Le 1er mai 1915, le capitaine Turin est nommé commandant de l'escadrille MS 15 qui devient escadrille N 15 le 20 septembre 1915. En décembre 1915, en reconnaissance, Turin rencontre sur le front anglais six avions allemands. Bien que seul, il n'hésite pas à les attaquer et les met en fuite. En mars 1916, il reçoit pour ce fait d'arme la Military Cross des mains du général anglais Allenby. Ensuite, il effectue régulièrement des patrouilles avec son escadrille à la recherche d'avions ennemis ou de Drachen (ballon captif cylindrique). Le 3 août, lors de la protection d'une mission photographique, René Turin est attaqué, au nord de Chaulnes, par deux LVG. À la 3e cartouche, sa mitrailleuse s'enraye et il est obligé de rentrer en piquant dans les lignes françaises pour échapper à ses poursuivants. Le 6 septembre 1916, accomplissant une mission de liaison d'infanterie très bas au-dessus des lignes allemandes aux abords de Vermandovillers (Somme), le capitaine Turin est abattu entre ce village et le bois Brûlé où il s'écrase devant une tranchée allemande. Son corps n'est ramené dans les lignes françaises que dans la nuit du 7 au 8 septembre.