Avec la présentation de ce chanfrein, nous quittons la description de l'équipement du combattant du XVe siècle pour nous intéresser à celui de sa monture. En effet, le cheval était tout aussi vulnérable que son propriétaire sur le champ de bataille et présentait d'ailleurs une cible de choix plus facilement atteignable du fait même de ses larges dimensions. Le chevalier avait donc tout intérêt à se soucier de la protection de son « partenaire » pour être efficace sur le terrain et mener à bien sa mission.
Réalisé dans les ateliers des Missaglia, actifs en Italie du Nord dans la seconde moitié du XVe siècle, ce chanfrein est pourvu d'un couvre-nuque auquel il est relié par une charnière. Une trentaine de rivets forment une guirlande sur le pourtour de la pièce, mais le décor est avant tout assuré par des chevrons travaillés en relief sur les oreillères et sur la partie inférieure du chanfrein, ainsi que par une rondelle de frontal au centre de laquelle s'échappe une pointe métallique. Divisée en seize facettes radiales, la rondelle sert de support à un porte-plumail cylindrique duquel jaillissaient les couleurs du cavalier. Un des rares moyens qui permettait de personnaliser le chevalier et donc de savoir à quel camp il appartenait dans la cohue du combat.
Parfaitement symétrique de part et d'autre d'une crête axiale, le chanfrein présente un fort éclat au niveau de l'échancrure de l'oeil il gauche. Simple effet de la corrosion ou résultat d'un violent coup porté ?
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