La robe de cocktail, vêtement apparu dans les années 1930, connaît un grand succès dans les années d’après-guerre où les femmes de la bourgeoisie changent de tenues en fonction des circonstances et des moments de la journée. Il s’agit d’une robe plus courte que la robe du soir, décolletée, à manches courtes et à l’ornementation recherchée. Elle est de ce fait souvent en dentelle.
Ici, le corsage est près du corps, avec de courtes manches de forme ballon, tandis que la jupe, composée de plusieurs lés, est ample, caractéristique des années 1950. Le « New-Look » initié par Christian Dior en 1947 se caractérise en effet par des épaules douces et étroites, une poitrine ronde et haute, une taille fine très marquée et une jupe très ample, en réaction à la mode des années 1940, marquées par le rationnement et l'austérité.
La robe est réalisée en dentelle mécanique tissée sur métier Leavers, à l’imitation de la dentelle à la main de type Chantilly, de couleur blanche. Confiée aux prestigieux ateliers de broderie Lesage, cette dentelle a bénéficié d’un traitement exceptionnel : d’abord peinte partiellement en anthracite à la main pour lui conférer de la profondeur, la dentelle a ensuite été brodée de motifs floraux et surtout d’un motif de couples de danseurs habillés à la mode du XVIIIe siècle. Cette broderie est obtenue à l’aide de paillettes, fils lamés et guipés dorés, perles transparentes, rubans, fils de soie et strass. La maison Lesage conserve un échantillon de cette broderie, qui fut l’un des premiers succès de François Lesage.