Armure composite, Espagne, XVe siècle Vue de face

Harnois composite du dernier quart du XVe siècle dont la majorité des pièces est espagnole. Un poinçon, relativement effacé sur la défense de tête, rappelle celui frappé par les ateliers de Calatayud dans la province d'Aragon, les plus réputés d'Espagne. Cette défense de tête, typiquement ibérique, est une salade forgée en une seule pièce de métal. De timbre sphérique et surmontée d'une arête médiane dans le sens de la longueur, elle dispose d'une chose rare : une ouverture sur l'avant qui épouse le contour supérieur des arcades sourcilières et protège le front. Son rebord évasé recouvre quant à lui une grande partie des joues et de la nuque, tandis qu'une bavière avec mentonnière articulée complète judicieusement la protection de la tête.
La cuirasse est formée à partir d'un plastron et d'une dossière qui n'étaient pas destinés à être montés ensemble. Ainsi le plastron, bombé, est-il confectionné à partir d'une seule plate de métal, quand la dossière se résume à un assemblage de trois plates rivetées. Autre détail incongru au niveau de la braconnière à trois lames mobiles, laquelle ne devait pas à l'origine recevoir de tassettes. La paire de tassettes visible sur la photographie a donc été ajoutée courant XIXe siècle. Elle a été réalisée dans le goût espagnol à partir de vieilles tôles métalliques, puis fixée à la braconnière par un système d'attaches en cuir et de boucles. C'est à la même époque que les éléments de textile rouge et jaune sont venus garnir l'armure.
A noter que les défenses de jambes sont d'une seule pièce, chacune composée d'éléments articulés. Demi-cuissards, genouillères dont les ailettes forment un retour pour protéger la saignée et courtes jambières se fixent à l'aide de lanières de cuir ne nécessitant pas le concours d'un écuyer ou autre valet.