Cyprien Tokoudagba (né en 1939 à Abomey (Bénin), où il vit et travaille) mène dans le même temps plusieurs activités : peinture (murale et sur toile), fresque, sculpture, etc. Comme restaurateur au palais du roi Glele et au musée national d'Abomey, il est en contact avec les très riches traditions artistiques du Bénin, l'un des plus marquants berceaux culturels du continent africain, redessiné par le découpage colonial. Il travaille d'autre part à la décoration des nombreux édifices vaudous, temples privés ou institutionnels, des plus modestes (une unique peinture murale, divinité vaudou ou fétiche familial, régional...) aux plus élaborés. Les peintures murales représentent les effigies symboliques des puissances politiques et surtout religieuses. Il peint également sur les parois des lieux de culte des figures géométriques traditionnelles.
Ses sculptures sont issues de la tradition béninoise, souvent anthropomorphique et monumentale. Le béton, matériau moderne de substitution, est travaillé au coffrage puis à la taille directe avant séchage complet. Il est ensuite peint. Ces statues sont des figures de divinités organisées autour de Legba, figure centrale du panthéon vaudou. Sans abandonner les peintures murales qu'il réalise sur demande, il réalise depuis 1989 de grandes peintures sur toile dans lesquelles il combine avec une grande liberté, les emblèmes des rois d'Abomey, les symboles des divinités (Terre, Feu, Eau, Air) et les objets liés à sa culture. Les combinaisons des figures, des objets et des signes donnent à ses tableaux l'aspect de curieux rébus.