Construire un escalier, c’est maîtriser l’art du trait de menuiserie. Les fines stries verticales, régulièrement espacées, qui sont gravées sur le noyau central (la lanterne), donnent à penser que ce modèle a été utilisé à des fins pédagogiques. En 1770 dans la Description des arts et métiers, à laquelle participe le maître menuisier André Jacob Roubo, on préconise en effet, pour les escaliers de plan elliptique, de diviser les supports des marches, noyau et limon, en parties égales afin d’obtenir des marches régulières. Le fait que l’escalier soit ici à double révolution n’ajoute rien à la démonstration, mais participe à l’équilibre esthétique de ce modèle dépouillé qui évoque le chef-d’œuvre d’un compagnon. Entré dans les collections avant 1814, ce modèle a pu faire partie d’objets saisis pendant la Révolution française.