Attribuée au futur Louis XIII, ce harnois a d'abord été présenté comme appartenant au petit-fils de Louis XIV, le duc de Bourgogne (1682-1712), puis au Grand Dauphin, Louis de France (1661-1711). De récentes études ont mis à mal ces théories ainsi que la soi-disant origine lorraine de l'armure pour fixer son lieu de production en Hollande, la pièce ayant été expédiée à Paris suite à l'alliance diplomatique scellée entre Henri IV et le prince Maurice de Nassau.
L'ensemble assure la protection complète du corps, de la tête, couverte par un armet pourvu d'un gorgerin, aux pieds, protégés par une paire de solerets. Des pièces complémentaires, une paire de tassettes, un garde-reins et une rondache, permettent le montage d'une demi-armure pour les exercices à pied selon le principe de « la petite garniture ».
Le décor, constitué de bandes verticales et horizontales gravées de roses et rehaussées de dorure, est partagé par l'ensemble des pièces « détachées ». Les huit fleurs de lys qui émergent de la rosace centrale de la rondache attestent encore, si besoin, de l'origine royale du harnois. Au revers de la rondache a subsisté une remarquable garniture en velours surbrodé de fils d'argent. Signe des multiples échanges entre les cours européennes, on relève enfin de très fortes similitudes entre l'armure de Louis XIII enfant et celle, également réalisée par l'armurier de Maurice de Nassau, présentée par la Tour de Londres comme ayant appartenu à Charles Ier (1600-1649).