Bien que la part des troupes montées a tendance à se réduire à partir du XVe siècle, les chevaux d'armes continuent à jouer un rôle actif au combat jusqu'à la fin du siècle suivant. D'où l'intérêt de protéger au mieux les montures en équipant les équidés de pièces d'armure spécifiques.
Particulièrement bien conservé, l'ensemble présenté ici se compose d'une vingtaine d'éléments, de la barde de poitrail, aux flançois, en passant par le chanfrein ou la barde de croupe. Un riche décor gravé rehausse l'ensemble flanqué de trois blasons aux armoiries de Bavière, de Suède et du Palatinat. Avec une étude plus poussée, on y décèle à la fois des illustrations de combats entre cavaliers romains, des grandes croix ornées de motifs végétaux, une frise représentant un ange aux bras écartés, alors qu'un animal ailé fantastique surmonte la barde de croupe. A noter également au niveau de la têtière le poinçon des ateliers de Nuremberg en Bavière et celui personnel de Kurz Lochner, l'un des principaux maîtres-armuriers de la première moitié du XVIe siècle dans le sud de l'Allemagne.