Cette presse à fourrage était destinée à confectionner des bottes de foin. Elle marque, du point de vue technique, les prémices de la mécanisation de certaines tâches agricoles, étape de transition entre un travail de fenaison complètement manuel, quand le foin était entreposé en vrac dans des greniers ou en meules, et le moment où les bottes de foin sont réalisées directement dans les prés avec une botteleuse tractée. La presse pouvait être mobile. Elle nécessitait la présence de deux hommes qui actionnaient les deux leviers latéraux de la machine pour faire lever, à l’intérieur, un plateau et comprimer le foin sur les côtés de la machine. Le liage des balles se faisait manuellement, en ouvrant les deux portes latérales, avec des fils de fer ou de la ficelle de lieuse. Finalement, ce travail était encore très manuel et demandait beaucoup d’énergie humaine et de temps. Néanmoins cette machine témoigne d’une étape vers la rationalisation des tâches agricoles.
Originaire de Saône-et-Loire, la fabrique de matériel agricole Plissonnier s’installe à Lyon vers 1847 et connaît un essor important grâce à Simon Plissonnier (1847-1931), personnalité importante du monde agricole et député de l’Isère. Cette maison fabriquait une vaste gamme de matériels, participait au développement de la mécanisation et à de nombreux concours agricoles en régions et à Paris. Au concours de Valence de 1897, Plissonnier remporte une médaille d’argent pour sa presse à fourrage, inspirée d’un modèle anglais de Waite Burnell apparu en France vers 1877.