La bombe incendiaire tronconique de 8 kilos pour Zeppelin possède un corps constitué par une cuvette en tôle qui rassemble une série d'enveloppes métalliques contenant les substances incendiaires (étoupe imprégnée de bitume ou d'essence). De la corde de chanvre goudronnée entoure les parois extérieures. À l'impact, le percuteur de la fusée vient frapper une amorce qui allume le mélange aluminothermique et met le feu aux matériaux combustibles, attisé par 200 grammes de phosphore contenu dans le fond de la bombe.
Dans la nuit du 20 au 21 mars 1915, les zeppelins LZ.35 et Z.X survolent Paris. Bien que leur arrivée ait été signalée, l'alarme n'a pas été sonnée. Dès son arrivée, le zeppelin Z.X est repéré par un projecteur et pris pour cible par les canons et mitrailleuses de la défense contre aéronefs. Au milieu des explosions, le Z.X commence son bombardement sur le quartier des Batignolles puis sur le 18e arrondissement. Il met ensuite le cap au nord sans avoir pu atteindre les gares du Nord, de l'Est et Saint-Lazare. Le Z.X se déleste de ses bombes au fur et à mesure de son passage au-dessus des banlieues au nord-ouest de Paris.
Cette bombe incendiaire est tombée, en ne brûlant que partiellement, sur le pavillon situé au 11 rue Amélie, à Asnières. Quant au zeppelin Z.X, percé d'une multitude d'éclats lors de son survol de Paris et perdant son hydrogène, il réussit à rejoindre les lignes allemandes avant de se poser dans les environs de Saint-Quentin (Aisne).