Giuseppe PENONE
Sans titre, 1989
Achat en 1990
Acquis avec l’aide de la DMF
« Evoquer l’oeuvre de Giuseppe Penone conduit invariablement à parler de la nature, au sens plein et primordial du mot, comme origine et source toujours renouvelée de son inspiration. Le terme même d’inspiration paraît ici un peu faible, tant les liens qui unissent l’artiste aux éléments ont de puissance. On rappelle souvent, en guise de commentaire, l’importance décisive de ses origines paysannes, l’influence de ses années d’enfance passées au contact étroit des champs et des forêts, enfin, durant sa formation artistique, la naissance et les premiers développements de l’Arte Povera. Il entame dès 1968 — il n’a alors que vingt et un ans — l’un des oeuvres les plus intenses et les plus riches de la fin du XXe siècle. Son approche de la nature s’appuie avant tout sur la connaissance immémoriale inscrite en chacun de nous, dans chaque cellule de notre corps, durant la longue chaîne de l’évolution humaine. Connaissance intuitive, infraverbale, que nos sens nous transmettent lorsque soudain ils reconnaissent une sensation tactile, une odeur, une image, une saveur ou un son, et qui marque de son sceau l’alliance, chaque fois renouvelée, de l’homme avec l’univers ». [1]
En frottant des feuilles d’arbre sur une toile placée sur l’écorce de troncs d’arbres, l’artiste relève l’empreinte d’une forêt imaginaire grâce aux vertus colorantes de la chlorophylle.
« Capturer le vert du bois.
Parcourir d’un geste le vert du bois.
Frotter le vert du bois.
Superposer le vert du bois au bois.
Imaginer l’épaisseur du vert du bois.
Travailler avec la spendeur, la consistance du vert du bois.
Consommer le vert du bois contre le bois.
Répéter le bois avec les verts du bois ». G. Penone [2]
[1] “Guy Tosatto, in Giuseppe Penone, [exposition; Nîmes, Carré d’Art - Musée d’art contemporain, 6 juin - 7 septembre 1997], Nîmes, Carré d’Art -Musée d’art contemporain ; Torino, hopefulmonster editore, 1997, p. 5
[2] “Ibid., cité en p. 109