Glaive du maréchal Macdonald Vue générale

Étienne Macdonald (1765-1840) débute sa carrière militaire durant la Révolution. Il s'illustre lors de la bataille de Wagram (1809) lorsqu'il enfonce le centre autrichien à la tête de la célèbre «colonne Macdonald», action qui lui vaut son bâton de maréchal décerné sur le champ de bataille.
La demi-calotte est en forme de casque héraldique décoré de griffons. La poignée est en nacre recouverte d'argent ajouré représentant un trophée d'armes antique entouré de rinceaux. Les montants latéraux sont en bronze doré orné de frises de lauriers, de palmettes et du profil casqué d'Alexandre le Grand, nouvelle référence antique et martiale. La croisière et les quillons sont formés par l'aigle impériale sur le foudre, partie constitutive du couvre-chape ajouré décoré de rinceaux et de palmettes.
La lame à double tranchant, arête médiane et quatre pans évidés est entièrement bleuie. Seul le tiers supérieur est orné de rinceaux végétaux et de trophées d'armes modernes comprenant des canons, des trompettes, des tambours et des drapeaux. On retrouve ces mêmes motifs sur la lame du glaive du maréchal Ney, traités dans le même style. Samuel Hoppe en est donc peut-être l'auteur.
Le fourreau est en galuchat, sauf la chape en bronze doré au fond amati, ornée d'un demi-foudre affronté, attribut de l'État-major. Elle comprend de part et d'autre deux pitons en forme de têtes de lions supportant les anneaux de bélières. Une couronne de lauriers posée sur un serpent décore le bracelet. Des palmettes sortant de feuilles de papyrus ornent la bouterolle, dont la partie supérieure comporte un casque à l'antique et une lance au verso. Le dard, traité avec un grand raffinement, est en forme de coquille.
Certains maréchaux de l'Empire ont commandé des glaives de ce type, à la manufacture de Versailles ou à des fourbisseurs privés. Son iconographie, plus complexe que pour le glaive de Bessières, prouve une fois de plus le raffinement et la richesse exceptionnelle de ces armes de prestige, qui servaient de vitrine pour la production des manufactures françaises. Ce glaive témoigne également du goût du maréchal Macdonald, qui désire montrer son accession à cette dignité dès 1809.