Cette harpe ngombi a été fabriquée par la population Ngbaka-ma’bo, en République centrafricaine, au début du XXe siècle. Les Ngbaka vivent dans un environnement forestier et entretiennent une relation très forte à la nature et à la forêt qui est présente dans leur pratique musicale. La longue caisse de bois de l’instrument est recouverte d'une peau d’antilope. Le manche arqué supporte neuf cordes dont certaines sont en racine aérienne de vanille. La double tête noircie est formée de deux visages identiques, aux yeux effilés et aux sourcils situés au sommet du front.
Le musicien, assis sur le sol ou sur une chaise, tient cette harpe verticalement entre ses jambes. Il interprète le plus souvent un répertoire intimiste, composé de mythes chantés, de contes ou de complaintes associées au culte des ancêtres. Il chante en s’accompagnant de la harpe et son auditoire lui répond dans un chœur alterné.