Dans les années 1960, les voyages en Grèce, à Rome, en Ombrie, en Toscane et en Provence assoient chez Chillida les bases de ce qui deviendrait son intérêt éternel pour la relation entre la lumière et l'architecture. Chillida cherche à capter une qualité de la lumière qu'il avait déjà ressentie dans certaines œuvres du Louvre et commence à utiliser à cette fin l'albâtre, à cause de son aspect à la fois lumineux et voilé, de sa capacité à dévoiler et à dissimuler. Bien que ses premières sculptures en albâtre remontent à 1965–69, il récupéra ce matériau en 1976 puis deux décennies plus tard dans Profond est l'air, qui combine l'aspect externe de la pierre grossièrement taillée à un espace intérieur architectural complètement lisse et poli. L'œuvre rappelle Profond est l'air : Hommage à Jorge Guillén (Lo profundo es el aire: Homenaje a Jorge Guillén), une sculpture publique que Chillida créa pour la ville de Valladolid en 1982. Le titre, d'inspiration poétique, est extrait d'un des vers du célèbre poète espagnol et met en évidence la position du sculpteur face à l'espace, ou à l'air, qui pour lui est une matière aussi essentielle que la pierre ou le bois. Selon les propres mots de Chillida, « il faut concevoir l'espace en termes de volume plastique [...] La forme surgit spontanément à partir des besoins de l'espace qui construit sa maison comme un animal sa coquille. Comme cet animal, je suis moi aussi un architecte du vide »
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