Les armuriers du XVIe siècle, et particulièrement ceux qui officiaient dans les ateliers de Nuremberg, Augsbourg et Innsbruck, faisaient face aux commandes les plus variées des riches cours européennes. Profitant des dernières techniques mises au point dans le travail du métal, les princes n'hésitent pas à imaginer les pièces les plus folles, pour se démarquer ou même provoquer la peur chez leurs ennemis.
Quel étonnement à la vue de cet armet travaillé en haut relief et qui restitue fidèlement les contours du visage de son commanditaire. Ici pas de dorure, aucun décor floral qui ne vient agrémenter la défense de tête. L'accent est simplement porté sur le rendu et le traitement d'une moustache proéminente, d'un nez fin et allongé et d'une paire d'yeux en amande. Afin de permettre une meilleure perception de l'ouïe, les protections de joues ont été ajourées. Le timbre, à arête médiane torsadée et soulignée de bandes parallèles, appartient quant à lui au plus pur style maximilien. Enfin, un important colletin se fixe à la gorge de l'armet.
Le musée de l'Armée possède dans ses collections d'autres pièces similaires, à commencer par l'armet (561/2 PO) ou encore celui inventorié 3610 I. L'ensemble de ces équipements correspond à des défenses utilisées pour l'action militaire, ce qui explique leur côté massif, aucune partie du visage n'étant découverte.