Jacques VILLEGLÉ (Jacques MAHÉ DE LA VILLEGLÉ, dit), "Bleu d’Août", 1961
Achat en 1987 avec l’aide de la DMF
En 1945, Jacques Villeglé se lie d’amitié avec Raymond Hains aux Beaux-Arts de Rennes. En 1947 il commence une collecte d’objets trouvés : fils d’acier, déchets… En 1949 il s’installe à Paris. Recherchant plus de couleur, il décide de limiter sa démarche appropriative aux affiches lacérées. En 1954 il rencontre Yves Klein et Pierre Restany avec qui il forme en 1960, les Nouveaux Réalistes dont l’objectif est d’attirer l’attention sur les objets transformés par l’usage et le temps. Jacques Mahé de La Villeglé est connu pour ses tableaux réalisés à partir d’affiches défigurées ou lacérées par les passants qu’il collecte dans la ville transformant celle-ci en atelier itinérant. Les affiches constituent l’expression vivante de notre monde urbain moderne. Elles sont la manifestation directe de notre vie en société. L’artiste se définit comme un ravisseur d’affiches, un releveur de traces brutes de civilisation auquel il donne une valeur esthétique. « La lacération représente pour moi ce geste primaire, c’est une guérilla des images et des signes. D’un geste rageur, le passant anonyme détourne le message et ouvre un nouvel espace de liberté. Pour moi, les affiches lacérées rapprochent l’art de la vie et annoncent la fin de la peinture de transposition. »
"Bleu d’Août" fait partie de la vaste série abstraite Transparences. Cette série affiche une intemporalité qui ne permet de la situer ni dans le temps, ni dans l’espace. Elle ne présente aucune inscription, aucun signe qui permettrait de la recontextualiser. Cette abstraction souligne le dialogue que l’affiche entretient avec la peinture.