"A Linguaglossa, les muletiers nous attendaient devant le front de lave, noir, crevassé de pourpre comme un beau tapis. Ce mur de braise avançait par écroulements successifs. Sous sa poussée, les maisons, mal protégées par de saintes images, éclataient avec un bruit de noix cassées. De grands arbres touchés à leur pied, s'enflammaient d'un coup, de la racine au sommet, et brûlaient comme autant de torches, en ronflant. Le jour se levait. Les mules inquiètes, naseaux tendus, couchaient les oreilles."
Jean Epstein, Le Cinématographe vu de l’Etna, Les Ecrivains réunis, 1926