Ce portrait peint en 1805 par François Gérard représente Joachim Murat dans l'uniforme de cérémonie des maréchaux de l'Empire, dont l'habillement a été défini par le décret du 29 messidor an XII (18 juillet 1804). Il porte le grand cordon, la plaque et le grand collier de la Légion d'honneur ainsi que la plaque de l'ordre prussien de l'Aigle noir. En principe strictement réglé, cet habit s'agrémente d'un large ceinturon dont les motifs semblent combiner divers emblèmes et allégories propres à Murat, dont le souci de se distinguer par le vêtement est resté légendaire.
Né le 25 mars 1767 d'un père aubergiste, Murat est admis, en 1792, au sein de la Garde constitutionnelle du roi Louis XVI, dont il ne tarde pas à démissionner. Le 13 vendémiaire an IV, Bonaparte le charge de mener 40 canons jusqu'aux Tuileries afin de mater l'insurrection royaliste qui menace la Convention. Premier aide-de-camp de Bonaparte en 1796, puis général de brigade, il est nommé général de division le 25 juillet 1799, sur le champ de bataille d'Aboukir. Acteur déterminant du coup d'État du 18 brumaire, il appartient, depuis son mariage, le 20 janvier 1800, avec Caroline, soeur cadette de Napoléon Bonaparte, au cercle intime du Premier Consul, qui lui confie des missions touchant à la sécurité de l'État : commandant de la première division militaire de Paris, gouverneur militaire de Paris, commandant de la Garde consulaire. Sa bravoure à Marengo et son rôle dans la signature de l'armistice de Foligno avec le roi de Naples le 6 février 1801 préparent son implication ultérieure dans les affaires italiennes. Il accède à la dignité de maréchal de l'Empire en 1804 puis, en 1805, à celle de Grand Amiral. Considéré comme le meilleur cavalier de l'armée impériale, il est comblé d'honneurs et s'illustre dans de nombreuses opérations militaires.