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KARAFILEE (14)

Abu Bakarr Mansaray1997

Collection d'Art Africain Contemporain  - Collection Jean Pigozzi

Collection d'Art Africain Contemporain - Collection Jean Pigozzi

Né en 1970 à Tongo, Sierra Leone.
Vit et travaille à Freetown, réfugié en 1998 à Harlingen, Pays-Bas.

Abu Bakarr Mansaray, de son vrai nom Abu Bockari Mansaray, interrompt ses études en 1987, et vient s’installer à Freetown chez son oncle.
C’est dans un de ses pays les plus pauvres d’Afrique de l’Ouest, qu’Abu Bakarr décide de devenir artiste avec une volonté inouïe d'apprendre et d'inverser la marche d’un pays qui sombre dans la guerre civile. Il étudie seul dans les manuels de chimie, de physique, d'électronique, de mathématique et s'autoproclame “Professor”, travaillant inlassablement à l'élaboration de systèmes, de machineries automatiques, mécaniques, électriques. Il fabrique des machines à produire du feu, de la lumière, de l'air, de l'eau, du froid, du mouvement, du son. «Je suis un artiste qui fait beaucoup de créations sans limitation. Je fais des dessins, des peintures, des sculptures (avec mes propres moteurs). J'invente aussi des machines pour mon propre usage à la maison et parfois pour les gens ».

Il a réinvestit une technique très courante en Afrique Centrale, qui consiste à fabriquer en fils de fer des objets décoratifs ou des jouets. Il applique cette technique qu’il pousse au maximum de ces possibilités pour la réalisation de machines futuristes au fonctionnement extravagant. Il réalise parallèlement des dessins faits de calculs, d’études, de schémas et de commentaires au crayon de papier, stylo bille et crayons de couleurs conçus comme des œuvres à part entière. «J'aime faire des dessins étranges et aussi concevoir des machines compliquées avec des idées scientifiques qui vont parfois au-delà de l'imagination humaine (par exemple la machine que j'ai conçue appelée« Hell Extincteur »et« Téléphone nucléaire découvert en enfer »)».

Sans doute la situation économique, politique et sociale de Freetown et de la Sierra Léone, totalement détruite, où la guerre n’a laissée derrière elle que des ruines et carcasses calcinées ont largement pris part au fantasme, à l’imaginaire et à l’inspiration du jeune Abu Bakkar qui a réussi à fuir son pays dans des conditions indescriptibles. Il est réfugié désormais en Hollande ou il peut enfin se consacrer à de très grands dessins et projets.

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