La koré - littéralement "jeune fille" en grec - est avec son pendant masculin, le kouros, le type même de la sculpture grecque archaïque. Sur l'Acropole d'Athènes, au VIe siècle avant notre ère, ces statues de jeunes gens sont dédiées à Athéna, la déesse de la cité. Les statues de korès adoptent une attitude conventionnelle. Vêtues le plus souvent à la mode ionienne, elles présentent l'offrande d'un fruit, d'un vase ou d'un oiseau. Mais chaque sculpture se révèle exceptionnelle, individualisée par le style de l'artiste et le moment de sa création au cours de l'évolution de la sculpture archaïque. La Koré de Lyon est caractéristique de ce type statuaire. Droite, majestueuse, la carrure puissante, la jeune fille serre l'offrande d'un oiseau contre son buste. La rigidité plastique du modèle est tempérée par la richesse de l'ornementation ciselée et autrefois peinte. Les éléments décoratifs appartiennent au répertoire de la Grèce de l'est, les artistes étant alors fortement influencés par l'art ionien. Elle est ainsi vêtue du chiton et de l'himation ; le polos, la chevelure et les boucles d'oreilles délicatement ciselées parent son gracieux visage. Chef d'œuvre du département des Antiquités, la Koré de Lyon conserve encore bien des mystères que la recherche scientifique tente d'éclaircir aujourd'hui.
La Koré vue de face