Né à Nîmes en 1700, Charles-Joseph Natoire illustre sans doute le mieux, avec François Boucher, un certain esprit de la peinture française sous le règne de Louis XV.
Peintre subtil, dessinateur inspiré et virtuose, il donna également au grand décor de son époque quelques-unes de ses pages les plus remarquables. Le cycle de L'Histoire de Marc-Antoine (1740/1757), suite de cartons de tapisserie pour la manufacture des Gobelins dont le musée de Nîmes possède les trois seuls réalisés, plus une esquisse de petit format pour un quatrième jamais peint, constitue un de ses grands chantiers, conduit entre Paris et Rome.
A l'origine ce sont sept tableaux illustrant L'Histoire de Marc-Antoine et Cléopâtre qui furent commandés à Natoire en 1740 pour être tissés. Le premier, L'Entrée de Marc-Antoine à Ephèse, fut présenté au Salon dès 1741. En revanche, les deux cartons suivants tardèrent à être peints ; le deuxième, Le Repas de Cléopâtre et de Marc-Antoine, ne fut terminé qu'en 1754 et le troisième, L'Arrivée de Cléopâtre à Tarse, en 1756.
Entre temps, Natoire, nommé directeur de l'Académie de France à Rome, où il arriva en 1751, commença une nouvelle vie. Une vie d'administrateur et d'enseignant où, peu à peu, son œuvre de peintre passa au second plan, l'éloignement de Paris et le changement du goût entraînant un tarissement des commandes. Aussi, le cycle de L'Histoire de Marc-Antoine constitue-t-il, avec le plafond de Saint- Louis-des-Français de Rome, le dernier grand ensemble peint par Natoire.
Intéressé par "Visual arts" ?
Restez informé via votre newsletter personnalisée Culture Weekly
Tout est prêt.
Vous recevrez votre première newsletter Culture Weekly cette semaine.