« Le monument représente sous forme colossale un lion harcelé, acculé et terrible encore en sa fureur ». C’est ainsi qu’Auguste Bartholdi, auteur de la célèbre statue de la Liberté, décrit son œuvre. L’air menaçant et la tête haute, l’animal à demi-couché se relève sur ses membres antérieurs et écrase de sa patte droite une flèche ennemie.
Ce lion imposant commémore la résistance de la ville de Belfort pendant la guerre de 1870. Grâce à l’héroïsme du colonel Denfert-Rochereau, la ville repoussa les assauts des troupes prussiennes de novembre 1870 à février 1871 et resta française. Le monument parisien est une réplique du lion en grès rouge érigé au pied de la citadelle de Belfort par le même artiste. Commandée en 1878 par la Ville de Paris, elle devait décorer le jardin des Buttes-Chaumont, mais à la demande du maire du 14e, le monument est inauguré en 1880 sur l’ancienne place d’Enfer, rebaptisée place Denfert-Rochereau, en souvenir des épreuves subies par cet arrondissement durant le siège de Paris. Le Lion de Belfort prend désormais une dimension nationale, comme le rappelle l’inscription gravée sur le socle, sous le portrait du colonel.
Depuis, le Lion est toujours resté symbole de résistance : sous l’Occupation, le colonel Henri Rol-Tanguy dirige les FFI d’Île-de-France depuis son repère situé sous la place, et le 25 août 1944, c’est par l’avenue qui mène au Lion que le général Leclerc entre en libérateur dans Paris.