Rarement neutre, le street art est souvent utilisé pour exprimer une revendication ou une contestation. Il est tout à fait possible, cependant, que certaines de ces créations n’aient aucune autre ambition qu’esthétique.
Sur cette fresque réalisée en septembre 2022 par l’artiste Elias Taños, originaire de Valence en Espagne, on y remarque une mosaïque inspirée de faits réels en lien avec la ville de Nîmes.
Tout en haut, il indique le sujet de son œuvre : la libération des prisonniers politiques espagnols en 1944. Ainsi le milieu carcéral est évoqué par la présence d’une serrure, d’une cage à oiseaux et le collier de forçats, la dictature nazie par l’aigle. Cette dernière est vaincue comme l’évoque l’espadrille écrasant la croix gammée et le portrait du Général de Gaulle. La puissance de l’œuvre est soulignée par un choix chromatique symbolique : rouge, noir et jaune qui évoquent à la fois les couleurs des drapeaux allemands et espagnols mais aussi du parti communiste. Celui-ci est aussi évoqué au travers de la faucille. Dans l’angle gauche on voit le portrait de Cristiano García qui fut à la tête d’une vingtaine de guérilleros espagnols qui ont permis la libération de leurs compatriotes enfermés dans la Maison Centrale de Nîmes, actuellement site Vauban de l’université. Enfin, la main levée tenant un pinceau fait écho à notre période contemporaine et évoque la liberté d’expression des artistes.
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