Liao Wen-ho, conception, marionnettiste principal et voix
Marionnettistes: Liao Chen-hung, Liao Chien-cheng, Liao Chen-yi, Liao Chu-yi, Lai Yi-ting
Liao Chien-shun, régisseur, marionnettiste
Liao Chiu-chu, musique
Traduction des livrets : Pierre Charau
Depuis ce jour de 1976 où il a créé sa troupe après une longue formation auprès des maîtres de marionnettes à gaine traditionnels, Liao Wen-ho ne cesse de conquérir de nouveaux publics. À chacune de ses représentations, on se presse devant le long castelet pour découvrir sa dernière trouvaille visuelle ou pyrotechnique. Car Liao Wen-ho est un maître, et peut-être plus traditionnel qu'on ne le pense, car si l'esprit de la tradition c'est aussi de savoir s'adapter à l'air de son temps et à un contexte social et culturel en perpétuel renouvellement pour garder une pratique bien vivante, c'est exactement ce qu'il fait : recevoir, créer, transmettre.
Le théâtre traditionnel chinois de marionnettes à gaine s'appelle budaixi ou « théâtre du sac de toile » en référence à la poche que forme le costume de la marionnette et à l'intérieur de laquelle le manipulateur glisse sa main pour animer les bras et la tête. Il est apparu dans les provinces du sud au XVIe siècle et a atteint un grand raffinement car sa fonction première était de divertir les divinités. Les pièces ou les saynètes suivent le modèle de l'opéra chinois, même si les marionnettes sont antérieures à ce dernier, et mettent en scène des légendes, des épisodes de romans historiques, des mélodrames. Le budaixi a aussi joué un rôle pédagogique en diffusant un savoir historique, un système de valeurs telles que la loyauté, la bonté, le respect des aînés. Les troupes, il en existe encore quelques-unes aujourd'hui, étaient familiales et itinérantes, louant leurs services ici et là au gré des demandes.
À maints égards, Liao Wen-ho s'inscrit dans la continuité du budaixi quand bien même il rompt clairement avec l'esthétique savante et figée d'un XVIIIe siècle éternel. La distribution ci-dessus nous le montre, sa troupe est bien une affaire de famille, elle sacrifie toujours aux nécessités de l'itinérance, les sujets des pièces s'inspirent toujours des légendes anciennes ou des grands romans d'aventures classiques. Certes, il ne s'adresse plus vraiment aux divinités � même si elles sont parfois présentes parmi ses personnages � et l'on a plus de chance de voir son castelet à proximité d'un supermarché que sur le parvis d'un temple, mais c'est toujours un spectacle de rue. De même, l'accompagnement instrumental de style beiguan a été remplacé par un boîtier électronique qui débite deux ou trois muzaks stupides et hilarantes et un florilège de bruits électroniques. Le boîtier a été bricolé dans un hangar qui lui sert tour à tour d'atelier de fabrication, de lieu de spectacle voire de studio de télévision pour ses productions de puppet soap. Les marionnettes, elles aussi, ont changé. Finies les petites figurines aux visages délicatement sculptés et aux luxueux brocards. Il faut du grand, du tapageur, du qui-se-voit-de-loin dans la lumière des lasers et des stroboscopes. Alors, l'imagination se libère et le spectacle vire au théâtre d'objets insolites dans des océans de flammes et des nuages de fumée � au mépris souvent des règles de sécurité les plus élémentaires. Liao Wen-ho ne s'embarrasse pas de scénographies dispendieuses ou somptuaires. Cet artisan travaille avec les moyens du bord, en saltimbanque habitué à monter son castelet géant en deux temps trois mouvements pour faire revivre avec humour et truculence d'anciennes légendes, des épisodes de romans picaresques.
Alors, ne boudons pas notre plaisir, libérons notre âme d'enfant et laissons-nous emporter par les facéties du roi-singe Sun Wu-kong, la bêtise gloutonne du cochon Zhu Ba-jie ou les savantes passes d'armes du héros Da Yong-hsia.
La Maison des Cultures du Monde remercie le Conseil National des Affaires Culturelles de Taïwan et le Centre culturel de Ta��wan à Paris pour leur soutien, et plus particulièrement Monsieur Chih-cheng Chen, Madame Ya-wen Tsai, Madame Margot Lin.
La Maison des Cultures du Monde remercie également l'Institut Français de Taipei et son conseiller de coopération et d'action culturelle, Monsieur Anthony Chaumuzeau.
PROGRAMME
I. La montagne de feu
un épisode du Voyage en Occident (d'après le roman de Wu Cheng'en, XVIe siècle)
Sur ordre de l'empereur, le bonze Hsuan-tsang se rend au pays de Bouddha pour en rapporter les textes sacrés. Pour affronter toutes les épreuves qu'il aura à traverser au cours de ce long périple, il doit s'adjoindre trois compagnons, tous dotés de pouvoirs surnaturels mais d'un caractère indomptable : le roi-singe Sun Wu-kong autoproclamé Grand Sage Égal du Ciel, le cochon glouton Zhu Ba-jie et l'irascible démon Sha Wu-jing. Sur leur chemin, ils doivent franchir une montagne en feu. Pour l'éteindre il leur faut se procurer l'éventail magique de la Princesse à l'éventail de fer. Mais celle-ci a une dent contre Sun Wu-Kong�
II. Da Yong-Hsia et l'Île Sans-Tuerie
Sur l'Île Sans-Tuerie, une loi interdit les combats et le meurtre. Comment le héros Da Yong-hsia poura-t-il combattre ses adversaires sans s'exposer aux foudres de l'Empereur céleste de l'Intégrité parfaite?
- Démonstration marionnettes à gaine traditionnelles par Liao Wen-Ho
- Démonstration de changement de masques
- Démonstration de tir à l'arc
-Salut final durée
You are all set!
Your first Culture Weekly will arrive this week.