Cet imposant orgue mécanique, peint de vives couleurs, au style Art Nouveau affirmé, accompagnait de sa musique entraînante le mouvement d’un grand manège de bois offert à l’ancien musée des arts et traditions populaires par la ville de Nogent-sur-Marne.
Au XIXe siècle, les foires et les fêtes foraines connurent un essor sans précédent, conséquence de l’extraordinaire croissance des villes à la Belle Epoque. Fondée dans la première moitié du XIXe siècle, la maison Limonaire de Paris, spécialisée dans la fabrication de manèges et d’orgues, fut à l’origine d’une production si massive que le nom même de l’entreprise devint synonyme d’orgues de foire.
Jusque dans les années 1890, ceux-ci fonctionnaient comme de grosses boîtes à musique, en faisant tourner des rouleaux hérissés de pointes qui actionnaient les tuyaux de l’orgue. Vers 1900, cet ancien système fut remplacé par un nouveau, basé sur des cartes perforées, qui permettait désormais, à moindre frais, aux orgues de foire d’interpréter tous les airs à la mode. Celui du manège de Nogent-sur-Marne jouait ainsi « Vienne reste Vienne », « Ah le petit vin blanc » ou encore « La ronde des petits Pierrots ».