Antoine Louis Barye se passionne dès sa jeunesse pour le dessin d’animaux, en particulier les fauves. Grâce à son sens du détail et ses capacités d’observation de la nature, il crée des sculptures animalières fort remarquées dès le Salon de 1831. Une grande majorité d’entre elles est éditée en réductions de bronze, le plus souvent par l’artiste lui-même. Cela conforte son succès auprès du public et des collectionneurs. Toutefois, il ne sera que tardivement reconnu par les institutions.
Barye présente ce Lion au serpent au Salon de 1833 et connaît un important succès. Cet animal sauvage, qui écrase sous sa patte massive un reptile qui ne peut lui échapper, frappe par son réalisme. L’artiste s’attache à rendre avec fidélité l’impressionnante musculature de l’animal et les mouvements de son pelage. La scène, animée par un profond sentiment de violence, est pourtant inventée : Barye n’a jamais fait de voyage en Orient et n’a pu voir de lions qu’à la ménagerie du Jardin des Plantes, à Paris. C’est par son sens de l’observation et du détail qu’il parvient à créer une œuvre pleine de vitalité, hautement expressive. Le groupe sera traduit en bronze et placé dans le jardin des Tuileries, jusqu’en 1911. Il est aujourd’hui conservé au musée du Louvre.