L’art horloger est tributaire d’un outillage parfaitement adapté. Très tôt, les horlogers, soucieux de perfection, fabriquent eux-mêmes compas, limes et burins pour diviser, tailler, fileter des pièces mécaniques de plus en plus petites. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, ils créent les machines qui les affranchissent des opérations les plus délicates et répétitives de leur métier. Leurs innovations donnent une extraordinaire impulsion à l’histoire de la mécanique. Thiout, inspiré par ses pairs, réalise des tours à fileter des vis de très petites dimensions. Il ajoute un cadre articulé déformable qui assure le déplacement du ciseau le long de la fusée, pièce mécanique filetée à la subtile forme tronconique. Le talent de ces hommes, les solutions techniques qu’ils apportent pour satisfaire leur quête de précision annoncent les machines-outils les plus sophistiquées de la révolution industrielle.