Ce masque est le plus connu des masques des Toma. Les Toma, établis entre la Guinée et le Libéria, seraient les inventeurs du rituel du Poro, apparu au XVIème siècle. Ce rite d’initiation a ensuite été assimilé par plusieurs populations d’Afrique de l’Ouest, entre autres les Mende, les Kissi, les Kpelle, les Bassa, et les Sénoufo.
Le masque Angbaï est doté front proéminent sous lequel les yeux sont dissimulés. Il apparait lors des cérémonies qui rassemblent la communauté : fêtes, deuils et, bien sûr, initiation. Souvent doté de cornes sculptées et d’oreilles pointues qui renvoient au monde animal, Angbaï est dépourvu de bouche car il est intrinsèquement lié au secret.
Les lanières de peau de ce masque correspondent aux anciennes pièces de fourrure, éléments constitutifs du costume du porteur du masque. Il semble que ce soit la fourrure de la civette, un petit mammifère carnivore, associé à la divination, qui soit systématiquement utilisée dans la composition du vêtement. Une grande cape de fibres complétait l’ensemble pour dissimuler totalement le danseur. Au sommet du masque un élément phallique pourrait être interprété comme une allusion à la vigueur sexuelle et à la circoncision des jeunes initiés.
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