Les mamelouks sont à l'origine des esclaves d'origine chrétienne capturés dans le Caucase afin de recevoir une éducation religieuse musulmane et une formation militaire. Ces redoutables guerriers, très instruits dans le maniement des armes et l'équitation dès leur plus jeune âge, règnent en maître sur l'Égypte depuis plusieurs siècles malgré la conquête ottomane de ce pays au XVIe siècle.
Lorsque le général Bonaparte débarque en Égypte avec une armée réduite en nombre, en juillet 1798, il affronte un corps de douze mille mamelouks, au service du sultan-calife de Constantinople. La véritable puissance militaire des mamelouks est écrasée en quelques heures par la précision des feux français, mais leurs principaux chefs échappent à ce massacre et vont continuer la lutte pendant plusieurs années. Cependant, lorsque l'armée française, chassée par les Anglais, évacue l'Égypte en 1801, plusieurs centaines de mamelouks et leurs familles, devenus amis fidèles des Français, demandent asile à la France. Ne connaissant qu'un seul métier, il est naturel que beaucoup de ces hommes demandent à servir dans l'armée française. Le 13 octobre 1801, Bonaparte décrète la création d'une compagnie de cent vingt cavaliers mamelouks rattachée à la Garde consulaire. Cette unité forme plus tard un escadron de 250 hommes au sein du régiment de chasseurs à cheval de la Garde impériale dont elle constitue le 10e escadron. Notons qu'au fil des ans, plusieurs cavaliers français ont servi dans les rangs de l'escadron mamelouk.
L'armement très particulier des mamelouks de la Garde constitue un véritable arsenal : un grand sabre courbe, un poignard ceinture, un tromblon et une paire de pistolets. Il comprend également une hache et une masse, d'inspiration orientale, qui n'ont d'autre fonction que celle de l'apparat, car elles n'étaient pas utilisées au combat. C'est pour cette raison qu'elles ne furent fabriquées qu'à une centaine d'exemplaires par la manufacture de Versailles, durant le Consulat, entre l'an IX et l'an XI.
La masse est constituée d'une douille de laiton cannelé, servant de poignée, reliée à une douille de fer, servant de support à la tête. La tête comprend six ailettes en métal relativement épais, plus larges à la partie supérieure.
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