Carnets de Maurice Maréchal, le 6 août 1916, à la ferme d'Amblonville6
La table, sous des arbres à mi-hauteur sur une colline, près d'une source. Après le dîner, Durosoir a joué des airs de Bach et nous écoutions assis un peu à l'écart. Devant nous, le ciel se fondait en couleurs diverses […]. Une saucisse7 qu'on rentrait semblait s'attarder au-dessus des arbres, comme une grosse mouche noire immobile. Et les vieux airs de Bach étaient salués par des coups de canons. La décharge énorme de l'arrivée faisait songer au massacre possible. Mais, tranquille et douce, une gavotte du vieux Bach continuait calmement…