Pour donner à la soie un aspect moiré, le précieux tissu passe entre deux cylindres de cuivre. Le grain de l’étoffe, ainsi écrasé, prend un reflet chatoyant. Principe simple, mais comment tourner des cylindres parfaits ? Depuis des siècles, les tours en bois tremblent sous le poids des lourdes pièces à usiner. Les diamètres des calandres varient avec l’habileté et la force du tourneur. Vaucanson invente un tour révolutionnaire et précurseur. Cet insatiable mécanicien cherche à automatiser chaque geste humain. Il fixe l’outil sur un chariot dont le déplacement constant est assuré par une vis mère actionnée à la main. La rotation continue du cylindre est également manuelle. Il pense à l’évacuation des copeaux métalliques en imaginant des guides prismatiques. Enfin, la stabilité et la rigidité du tour sont assurées par un bâti entièrement métallique. Vaucanson définit les principes fondamentaux du tour, machine élémentaire de la mécanique industrielle.