Né en 1930 à Ojomu Emai, Nigeria.
Vit et travaille à Ketou, Nigeria.
À l'âge de dix-neuf ans, J.D. Okhai Ojeikere achète un modeste appareil Brownie D sur les conseils d'un voisin qui lui apprend les rudiments de la photographie. En 1951, il adresse régulièrement le même courrier au ministère de l'information: "Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir m'employer à n'importe quel poste dans votre service photographique..." Cette obstination lui vaut de devenir, deux ans plus tard, "assistant en chambre noire". En 1961, il devient photographe de plateau de la première chaîne de télévision africaine. La jeune équipe fière et motivée, dirigée par le jazzman nigérian Steve Rhodes, vit, à l'aube de la décolonisation, une expérience exceptionnelle. Le jeune Ojeikere, reconnu pour son sérieux, est sollicité par la West Africa Publicity pour laquelle il travaillera à plein temps de 1963 à 1975, date à laquelle il installe son studio " Foto Ojeikere ". Les photographes africains de sa génération travaillaient habituel-lement à la demande des clients. Le travail d'Ojeikere, unique en son genre, s'est développé sans souci commercial.
Depuis 1967, il est membre du Nigeria Arts Council qui organise des festivals d'arts visuels et d'arts vivants. Lors d'un festival en 1968, il prend, toujours en noir et blanc au Rolleiflex 6x6, ses premières photographies consacrées à la culture nigériane. Cette oeuvre, aujourd'hui, riche de milliers de clichés, constitue par delà le projet esthétique, un patrimoine unique à la fois anthropologique, ethnographique et documentaire.
Dès lors, et pendant trente ans, il poursuit dans tout le pays ses recherches organisées par thèmes. Hair Style, riche de près de mille clichés, est le plus considérable et le plus abouti. "Voir une "artiste des cheveux" faire tous ces gestes précis, comme un artiste ferait une sculpture, est fascinant. Les coiffures sont une forme d'art." Ojeikere les photographie chaque jour dans la rue, au bureau, dans les fêtes, de façon systématique, de dos, parfois de profil et plus rarement de face. Celles de dos sont presque abstraites et révèlent mieux l'aspect sculptural des coiffures. Les différents angles de prise de vue en révèlent la structure. Avec Hair Style, Ojeikere s'est engagé dans une série infinie car les coiffures évoluent avec la mode. "Toutes ces coiffures sont éphémères et je voudrais que mes photographies en soient les traces mémorables. J'ai toujours eu à l'esprit d'enregistrer des moments de beauté, des moments de connaissance. L'art c'est la vie. Sans art, la vie serait figée.