Verreries d’Émile Gallé. Le Conservatoire compte une cinquantaine de verreries, céramiques et émaux d’Émile Gallé. En 1905, l’institution commande à Henriette Gallé, veuve de l’artiste, cette spectaculaire vitrine pour servir d’écrin à cette collection. Le décor marqueté présente les ateliers de travail à chaud (la halle de soufflage) et à froid (moulage, gravure à l’acide) de la cristallerie Gallé, à Nancy. Les premières pièces ont été acquises en 1884, puis pendant l’Exposition universelle de 1889. C’est le cas notamment du vase cornet à double paroi, qui souligne avec virtuosité la qualité des émaux opaques et translucides, et rappelle l’intérêt de Gallé pour les verres transparents, fumés ou clair-de-lune. Puis Gallé aborde le matériau avec un autre regard : il met au point la délicate technique de la marqueterie de verre, pour laquelle il dépose plusieurs brevets. Il joue ainsi avec la profondeur et la coloration des verres, opaques ou translucides, superposés en plusieurs couches. Parmi les pièces remarquables, la coupe Libellules, réalisée en 1904, est issue d’une petite série qui résume à elle seule la perfection technique des verriers et l’inspiration naturaliste de son créateur. Gallé évoquait ainsi son travail : « Ma racine est au fond des bois. »
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