Armand Seguin fait partie avec Gauguin des pionniers de l’École de Pont-Aven. Il réalise cette oeuvre en 1896, à Paris, au moment où sa création artistique se ralentit et ses rentrées d’argent se raréfient. Il écrit à Roderic O’Conor, le 26 mars 1896 : « […] je travaille beaucoup pour le moment. Hélas, toujours dérouté par les souvenirs, par ce que les autres ont fait avant moi, mais les grands maîtres ont tous eu ce sentiment ; ce qui m’amuse et m’intéresse le plus maintenant c’est la beauté du nu. Puis son corps est merveilleux, d’une grande pureté de ligne et d’une coloration de chair à la lécher […] ». La composition, sur un fond de paysage, qui fait penser au Déjeuner sur l’herbe de Manet, représente un nu de femme de trois quarts assis sur un tissu déplié dans le pré au premier plan. Ce tableau est acheté de son vivant à l’artiste par Arsène Alexandre, critique d’art influent. Le tableau est ensuite acquis par Maurice Denis.