Né à Toulouse, Laurent Marqueste monte à vingt ans à Paris, pour suivre les cours de François Jouffroy et de son compatriote Alexandre Falguière, à l’École des Beaux-Arts. Il obtient dès 1871 le grand Prix de Rome de sculpture et part étudier à la Villa Médicis, à Rome. Persée et la Gorgone constitue son envoi de deuxième année, présenté en 1875. Il en expose le plâtre au Salon de 1876 et reçoit un chaleureux accueil ; il est récompensé par une médaille de première classe. Acheté par l’État, son plâtre est traduit en bronze, ce qui le détériore. Marqueste crée alors un nouveau plâtre, qui lui permet d’exécuter ce marbre présenté au Salon des artistes français en 1890, où il est acheté par l’État.
Laurent Marqueste relate ici une scène violente, tirée de la mythologie. Persée s’apprête à décapiter la Gorgone, cette jeune femme transformée en monstre par Athéna car elle avait osé défier sa beauté. La scène est puissamment rendue. Méduse gît au sol, hurlante, le regard plein de rage. Persée, portant des armes données par les dieux, la retient par les cheveux malgré les serpents qui l’attaquent. Calme, il prend appui sur sa jambe droite et se penche vers son ennemie. Cette position presque maniériste fait apparaître sa délicate mais solide musculature. C’est là un groupe d’une grande finesse d’exécution, notamment dans le poli du marbre, qui témoigne d’une observation méticuleuse des œuvres qu’il a pu étudier en Italie, aussi bien antiques que modernes.