En 1940, Monique Szmulewicz a 3 ans et habite rue Brantôme dans le 3ème. A la fin de l’année 1942, ses parents l'envoient rejoindre sa tante en zone sud. Elle est confiée à une passeuse, puis au contrôleur du train, et franchit ainsi seule la ligne de démarcation. Elle n'a pas 6 ans. Début 1943, son père est arrêté alors qu'il essaie de la rejoindre.
Sa mère réussit le passage. La mère et la fille sont d'abord hébergées dans la dépendance d'une ferme à Uriage. Avec l’occupation de la zone non plus par les Italiens mais par les Allemands, Monique est envoyée à l’abri dans le village des Abrets, à plus de 60 km de là. Elle est confiée à Madame Pierné qui prend soin d'elle. L'enfant va à l'école communale sous un nouveau nom, joue avec la petite-fille de sa nourrice et découvre les loisirs locaux. Elle écrit à sa mère elle-même cachée. Sa mère lui rend visite tous les quatre ou cinq mois. A la Libération, Monique retourne vivre avec elle dans la ferme d'Uriage. C'est là que son père les retrouve à son retour d’Auschwitz où il avait été déporté en février 1943.