Conçue par le général américain John T. Thompson, la première version du pistolet-mitrailleur Thompson est adoptée en 1921. Chambrée en .45 ACP (11,43 mm), cette arme a été immortalisée avec son chargeur de 50 coups par les gangsters lors de la Prohibition aux États-Unis (1920-1933) et par Hollywood comme dans le film de Roger Corman, « Le massacre de la Saint Valentin » (1967), basé sur l'histoire d'un affrontement entre gangs mafieux dont celui d'Al Capone à Chicago en 1929. Le PM Thompson a subi plusieurs transformations avant la standardisation en 1942 de la version M1A1. Celle-ci n'utilise plus le chargeur tambour, remplacé par un chargeur droit de 20 ou 30 coups, et son percuteur est intégré à la culasse.
Cet exemplaire, qui porte les stigmates du combat sur sa crosse, a appartenu au sergent Marcel Gagnepain de la 9e compagnie du 5e régiment de tirailleurs marocains (2e division d'infanterie marocaine). Le 23 novembre 1944, sa compagnie traverse de nuit la Savoureuse, transformée en obstacle d'eau de plusieurs centaines de mètres de large par des inondations, avec mission de s'emparer du village de Trétudans, entre Montbéliard et Belfort. Sans appui d'artillerie, les tirailleurs marocains longent le canal de la Haute-Saône, le long duquel les Allemands sont retranchés, et s'emparent d'une unique et étroite passerelle à une écluse du canal face au village de Trétudans. Au petit jour, couvert par un tir d'obus fumigènes, le sergent Marcel Gagnepain se lance en tête de sa section à l'assaut du village mais il est atteint par un éclat d'obus qui lui arrache la main et une partie de la crosse de son pistolet-mitrailleur Thompson M1A1. Toute évacuation par les brancardiers étant impossible à cause de la violence des combats, il reste toute la journée sans soin avec son pistolet-mitrailleur auprès de lui. Récupéré et gardé par les gardiens de l'écluse, le pistolet-mitrailleur « mutilé » a été remis au musée de l'Armée en 1998.