Une campagne de traite nécessite une longue préparation et un investissement lourd. Plus d’une centaine de produits et d’objets composent la cargaison du navire. Il est possible d’y trouver des indiennes nantaises, des textiles de Hollande, des cotonnades d’Inde, ou encore, des armes, des barres de métal, de l’alcool et des vivres.
La Marie-Séraphique, représentée sur cette aquarelle, est un navire adapté aux besoins des trois étapes du commerce triangulaire : transporter une cargaison de traite, une cargaison humaine, puis coloniale. La spécificité d’un navire négrier réside dans la forme de la coque, ronde et tendue, pour être porteuse et plus rapide. L’entrepont et les cales sont plus importants pour loger la « cargaison humaine », stocker l’eau, et les denrées alimentaires.
La Marie-Séraphique est armée par Jacques Gruel, un négociant nantais, lorsqu’elle quitte Nantes pour Loangue en mai 1769. Jean-Baptiste Fautrel-Gaugy est choisi comme commandant grâce à son expérience fructueuse dans le commerce négrier. Ce plan est original et d’une grande importance historique. Il désigne les parties du navire et notamment l’entrepont où sont entassés les captifs. Il permet de comprendre les conditions de transport des captifs partant d’Afrique pour être vendus aux Antilles. C’est le seul témoignage iconographique de leur disposition à bord d’un négrier, signé par des acteurs du commerce. Cela donne au document une grande valeur. D’autres dessins dans ce style sont produits plus tard, par des abolitionnistes voulant exposer les conditions inhumaines de traitement de ces populations.
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