Au Pouldu, Slewinski fait la connaissance vers 1895 des deux sœurs Schewtzoff, Marie et Eugénie, jeunes Russes en villégiature. Slewinski réalise leurs portraits en 1897, peintures qu’il expose en 1898 à la galerie Georges Thomas, à Paris. Ici, il peint sa future belle-soeur, Marie Schewtzoff (1874-1927). Muse des artistes, elle a acquis plusieurs oeuvres de Filiger et O’Conor et a connu le poète Ernest Dowson qui lui a dédié un poème en 1896. En 1900, elle épouse un musicien nantais, Ernest Le Grand, alors que sa soeur Eugénie s’est mariée à Slewinski en 1899. Pour ce portrait, Slewinski adopte des tonalités sombres, choisit une harmonie basée sur trois couleurs : vert foncé, jaune vif et rose lie de vin. Selon son habitude, le modèle pose à côté d’un bouquet de fleurs et de quelques livres, se découpant de profil sur un fond neutre. Toute son attention se concentre sur le visage dont l’étude est très fouillée.