Poupée parachutiste leurre

Cette poupée parachutiste leurre, connue sous le nom de Rupert (la version américaine porte le nom d'Oscar), est en toile de jute épaisse et représente une silhouette grossière d'un homme. Sur chaque extrémité des membres et de la tête se trouve un lien de serrage en coton. Ces cinq parties étaient rembourrées de paille ou de sable afin de donner du volume à la poupée. L'arrière comporte quatre rabats qui servent à loger le parachute dorsal de couleur blanche d'un peu plus de 7 m_. Les exemplaires présentés actuellement dans les musées proviennent d'un stock trouvé dans un hangar d'un vieil aérodrome de la Royal Air Force dans les années 80. Les poupées leurre utilisées lors du Jour J n'ont pas survécu à la guerre.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, les Alliés lancent trois opérations de désinformation destinées à cacher aux Allemands le lieu exact du débarquement. Pour simuler une invasion, des milliers de windows (lamelles en aluminium renvoyant des échos radars identiques à ceux des avions) sont lancées par des bombardiers du No. 617 Squadron près du Cap d'Antifer (opération Taxable) et par des bombardiers du No. 218 Squadron aux environs de Boulogne (opération Glimmer). Mais la plus célèbre est l'opération Titanic. Peu après minuit, des bombardiers Halifax et Stirling et des Hudsons des No. 90, 138 (special duties), 149 et 161 (special) Squadrons lancent des windows et parachutent des poupées en toile de jute pour simuler des opérations aéroportées loin des plages normandes. 200 Ruperts sont lancés dans le secteur d'Yvetot (Titanic 1), 50 Ruperts près de Lisieux (Titanic 2), 50 Ruperts au sud de Caen (Titanic 3) et 200 Ruperts à l'ouest de Saint-Lô. Ces derniers sont accompagnés par deux sticks de trois parachutistes du Special Air Service qui tirent avec leurs propres armes et simulent pendant 30 minutes des détonations et des bruits de mortier grâce à des amplificateurs avant de disparaître.